Le calendrier électoral des années 2018 et 2019 étant particulièrement chargé1, 2017 s’est apparentée à un lever de rideau. Seules trois élections présidentielles ont eu lieu (Equateur, Chili, Honduras), dont une (Chili) s’est traduite par une alternance importante qui vient confirmer le virage conservateur de l’Amérique du Sud. En Equateur, Lenín Moreno, longtemps vice-président du pays, est parvenu à l’emporter de justesse, ce qui n’annonce pas nécessairement la poursuite de la révolution citoyenne de Correa2. Au Honduras aussi la continuité a prévalu, avec la réélection très controversée de Hernández. Ailleurs dans le continent, quatre Etats du Mexique ont tenu des élections (gouverneur de l’Etat de Mexico, gouverneur, députés et maires dans les Etats de Nayarit et Coahuila, et maires dans le Veracruz). Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a conservé de justesse l’Etat de Mexico, son bastion depuis quatre-vingt-sept ans, et Coahuila3, mais il a perdu Nayarit. Parallèlement, l’Argentine a renouvelé la moitié de sa Chambre des députés (cent vingt-sept sièges) et un tiers du Sénat (vingt-quatre sièges), accordant une belle victoire au président Macri. De son côté, la Bolivie a désigné les titulaires des quatre organes du pouvoir judiciaire4, parmi une liste de quatre-vingt-seize candidatures présélectionnées par l’Assemblée législative au cours d’une session mouvementée le 31 août. L’opposition avait contesté cette sélection et appelé les électeurs à annuler leur vote le 3 décembre. Dans un contexte tendu par l’annonce de la Cour suprême autorisant Evo Morales à se présenter aux élections de 2019, le vote nul a dépassé les 50 % des voix pour les quatre élections. Enfin, le Nicaragua a désigné les maires et conseillers municipaux de ses cent cinquante-trois communes, offrant une écrasante victoire au parti du président Daniel Ortega.