À Saint-Louis (Sénégal), la municipalité et les associations de quartier se partagent l’aménagement et la gestion des équipements locaux (écoles, postes de santé, collecte des déchets…) avec l’appui d’organismes de coopération (Niang, 2007 ; Piermay et Sarr, 2007). De plus, pour aboutir, leurs interventions doivent être acceptées par les “bénéficiaires” : les habitants. La gestion et l’aménagement des quartiers constituent donc une arène où s’affrontent des protagonistes locaux et globaux, porteurs de normes et d’intérêts divers (Olivier de Sardan, 1993). Les associations de quartier y occupent une place centrale d’« organisations intermédiaires » (Chauveau et al., 2001) : initiatrices, protagonistes des débats, mais aussi médiatrices entre intervenants et bénéficiaires. Ce rôle est exacerbé dans les quartiers périphériques délaissés par la municipalité. Analyser la manière dont la légitimité de ses associations s’y construit et y est contestée par les différents protagonistes permet de comprendre la gouvernance réelle de ces marges de la ville. Pour ce faire, cette présentation s’appuiera sur la comparaison et l’analyse de plusieurs projets controversés dans les quartiers périphériques de Saint-Louis. Chauveau, J.-P., Le Pape, M., Olivier de Sardan, J.-P., 2001. La pluralité des normes et leurs dynamiques en Afrique. Implications pour les politiques publiques, in : Inégalités et politiques publiques en Afrique : pluralités des normes et jeux d’acteurs. Karthala : IRD, Paris, pp. 145–162. Niang, D., 2007. Gouvernance locale, maîtrise d’ouvrage communale et stratégies de développement local au Sénégal : l’expérience de la ville de Saint-Louis (thèse de Géographie). Université Gaston Berger, Saint-Louis. Olivier de Sardan, J.-P., 1993. Le développement comme champ politique local. Bulletin de l’APAD. Piermay, J.-L., Sarr, C. (Eds.), 2007. La ville sénégalaise : une invention aux frontières du monde, Hommes et sociétés. Karthala, Paris.