Quant à l’entretien, sa répétitivité fastidieuse n’est pas un secret. Prenons exemple des tâches ménagères qui sont des activités d’entretien par excellence. Préparer le repas, faire la vaisselle, nettoyer, laver les linges et jeter la poubelle ne finissent pas une fois pour toutes. On aura encore faim, les assiettes seront souillé de taches de nourriture, des poussières s’accumuleront de nouveau sur le sol et sur les vêtement et la poubelle sera bientôt pleine. Comme le disait Robert Filliou dans sa vidéo Teaching and Learning As Performing Arts Part II « eating makes us hungry (manger nous donne faim) », cette phase en apparence contradictoire montre bien la récurrence des devoirs rituels de l’existence physique qu’on doit accomplir en répétant les mêmes actes physiques. Répéter ces actes quotidiennes, c’est de faire copies de l’hier au jour le jour au moyen du moule organique qu’est notre corps. Cependant, pour l’art, la répétition est quelque chose à redouter. La répétition sans apport d’une nouveauté artistique est considéré comme un maniérisme et comme une entrave au libre déploiement de l’esprit artistique. La valeur d’une oeuvre d’art est souvent liée à sa rareté et son originalité ; tandis que ce qui est abondant et ce qu’on a déjà vu ont moins de valeur comme oeuvre d’art en étant réduits à des copies. Alors quelles sont des valeurs recelées de répétition qui pourraient relier l’entretien à l’art ?