Les plus grands poètes civils du XIXe siècle (parmi lesquels Victor Hugo en France, Giosue Carducci en Italie et Algernon Charles Swinburne en Angleterre) suivirent avec grand intérêt les batailles de Garibaldi pour la conquête de Rome, en en particulier ses défaites sur l’Aspromonte en 1862 et à Mentana en 1867. Par leurs prises de positions sur la “question romaine”, leur construction du mythe de Garibaldi et des héros-martyrs garibaldiens, ainsi que leurs vers contre la papauté et le césarisme, les poètes transforment l’image de ces défaites en mythe identitaire du mouvement démocratique européen, avant que l’épopée garibaldienne ne devienne un « deuil collectif » italien.