Mes trois rencontres avec Loïe Fuller. L’art fullérien à l’épreuve du cinéma - Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Funambule Année : 2017

Mes trois rencontres avec Loïe Fuller. L’art fullérien à l’épreuve du cinéma

Résumé

Dans son texte Trois rencontres avec Loïe Fuller (1928), la cinéaste et théoricienne du cinéma Germaine Dulac constate une coïncidence entre les premières créations scéniques de cette pionnière danseuse américaine et l'invention du cinématographe par les frères Lumière, car elle reconnaît dans ses spectacles de danse et de lumière une préfiguration de l'expérience cinématographique à venir. Si, d'une part, les performances de Loïe Fuller captivent très tôt quelques-uns des premiers cinéastes, par le type de spectacle de formes en mouvement qu'elles inaugurent, d'autre part, son influence sur le cinéma des premiers temps n'a jamais été pleinement reconnue, étant oubliée lorsque les histoires de la danse et du cinéma suivent des chemins différents au long du XXe siècle. Dans cet article je me propose précisément de réfléchir sur l'importance de ce premier moment de croisement entre la danse et le cinéma, qui a inspiré le travail de plusieurs artistes contemporains partageant un même désir de rendre le mouvement visible dans son développement spatio-temporel, à la fois sur la scène théâtrale et sur l'écran cinématographique. En m'emparant de la formule de Dulac, je vais présenter mes trois rencontres avec Loïe Fuller, en ajoutant aux films de danses serpentines du début de siècle, le récent long-métrage sur la vie de Loïe Fuller, réalisé par Stéphanie Di Giusto sous le titre La Danseuse (2016), et la performance de l'artiste polonaise Ola Maciejewska Bombyx Mori (2015) présentée au Théâtre de la Cité Internationale, à Paris, en novembre 2016. Tandis que les deux objets filmiques rappellent que la fascination de l'expérience cinématographique se fonde sur un pas de deux essentiel entre lumière et mouvement, Bombyx Mori, en remplaçant les jeux de lumières par l'obscurité, affirme la simple puissance du corps comme lieu pour l'expression du mouvement et objet-matière pour une constante métamorphose. La réflexion sur le caractère hybride et intermédial de ces oeuvres placées sous le signe de la danse me permettra en outre de défendre une conception du cinéma comme spectacle total, simultanément poétique et technologique.
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Citer

Bárbara Janicas. Mes trois rencontres avec Loïe Fuller. L’art fullérien à l’épreuve du cinéma. Funambule, 2017, 14, pp.56-71. ⟨hal-04127736⟩
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